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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 22:14

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http://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img682.imageshack.us/img682/3810/dsc00721320x200.jpg J’ai été complètement séduite par ce livre étonnant et je sais que je ne serai pas toute seule à l’apprécier. Je l’ai absolument dévoré sans jamais me lasser.

Le roman est particulièrement bien construit, et permet de revisiter la société du 3° empire. Il est vrai que, comme nous sommes dans la société rurale normande, on pense souvent, ainsi que  le dit la 4° de couverture, à Maupassant.

Dans la première partie nous suivons les troupes impériales en Italie avec toutes les horreurs de la guerre et l’injustice de la conscription.

Se mettre dans la peau d’un médecin, cela permet un tour d’horizon assez complet sur la société du temps : la médecine militaire plonge le lecteur dans la réalité historique,  puis on voit le début du modernisme avec  la science médicale qui commence à s’installer, on rentre dans toutes les maisons et on voit de près la misère et la mesquinerie des uns et des autres.
Comme ce qui se passe dans la vie, les histoires sont touchantes, révoltantes, émouvantes.

Il y a une foule de personnages, mais le roman est bien fait et on s’y retrouve assez vite. Ce qui m’a le plus intéressé ce sont les réflexions sur le sens de la vie. Une profonde humanité se dégage de ce livre qui correspond certainement plus à nos valeurs d’aujourd’hui qu’à celle d’un médecin de 1859 mais peu importe ou au contraire c’est la raison pour laquelle ce llivre m’a tant plu..

Les conversations entre le guérisseur sorcier, les deux prêtres, et le médecin athées permettent de faire revivre l’ensemble des opinions du temps.
Victor Cohen Hadria raconte bien  l’amour : les sentiments et la réalité physique. Le docteur Le Cœur  veuf qui a aimé sa femme a encore besoin de présence féminine à ses côté, il y a de beaux passages à ce propos, jamais choquants mais très humains : du Maupassant !!

 

Citations :

Cette fantaisie de carabin qu’ont les chirurgiens de porter la blouse le plus sanglant possible est une pose inutile, mais de là à faire de cette manie la principale  responsable d’un fléau qui ravage les hôpitaux depuis qu’il en existe, c’est pousser le bouchon un peu loin.


 

On a bien raison de dire que la guerre est une affaire où s'entre-tuent des hommes pauvres qui ne se connaissent pas du tout pour que vivent des hommes riches qui se connaissent fort bien et ne s'entre-tuent pas.



Malheureusement, une trop grande hâte dans l'introduction de nouvelles habitudes entraîne souvent un retrait de l'instruction.
En un instant, par pure maladresse, ce qui avait demandé des années d'efforts et de persuasion se trouve rejeté à un état pire que le précédent. Et l'on voit les sorciers, les thaumaturges et les prêtres rattraper en un seul moment tout le terrain que nous leur avions arraché



Je ne crois pas aux fadaises des curés sur la vertu et la fornication, je suis assez imperméable á leur conception du monde et de la divinité à ce terrible démiurge qui instaure la jouissance pour la proscrire, plante des arbres défendus au fond des jardins et condamne le plus fidele de ses serviteurs a pourrir sur le fumier.

 

Dans nos campagnes, le labeur prime sur l’enfance. Il n’est pas rare d’apercevoir des bambins suivant leurs parents aux champs. Personne ne désire leur mort, mais leur vie n’a aucune importance. Seuls les plus forts peuvent espérer dans l’avenir.


 

Voilà le résultat de siècles d'un intense travail religieux, qui sanctifie la souffrance et dénie toute probité a la jouissance. Dans l'esprit de quel fou peut bien naître un tel mépris pour les œuvres humaines, qui seraient aussi celles de Dieu, s'il existait? Je serai en mesure de concevoir qu'un athée stupide bannisse une activité qui appartient si pleinement a la nature de l'homme, qu'un philosophe haineux des êtres vivants leur reproche ce qui est leur substance, mais qu'un croyant, qui regarde l'univers comme l'expression divine ,rejette ce qu'elle a dispensé de plus évidemment commun a toutes ses créatures est une sorte d'antinomie que je ne puis admettre. On devrait révérer le sexe dans les églises.


 

Un homme un vrai, se doit de rester sale, ne raconte-t-on pas que l’odeur du bouc attire les femelles ? La crasse, l’huile comme ils disent, favorise la pousse des cheveux, soutient l’intégrité du corps et des organes, les puces assainissent le sang…

 

On en parle …..

 

Chez Ys un blog que je regarde souvent.


L’auteur parle si bien de son livre, je lui laisse la parole, écoutez le !!

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                

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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 13:41

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http://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img682.imageshack.us/img682/3810/dsc00721320x200.jpg Cela devrait être facile d’écrire sur ce livre que j’ai adoré. Mais  voilà, j’ai  été si émue que j’ai peur de rater mon billet, d’être trop dans l’émotion et de ne pas savoir faire partager mon plaisir de lecture.
C’est la première fois qu’un livre me fait pleurer ? Rire toute seule en lisant un livre,  ça m’arrive souvent, pleurer jamais.

À l’évocation de la mort de sa grand-mère mes larmes sont sorties sans que je puisse les arrêter. Evidemment d’autres morts en sont la cause !

 Assez parlé de moi, revenons donc à David Foenkinos, j’avais adoré La délicatesse, pour son humour et son style. On retrouve ces deux qualités dans les souvenirs.

La scène où le narrateur se décide à présenter sa compagne pour annoncer le mariage à ses parents alors que ceux-ci sont persuadés qu’ils viennent parce que leur fils a enfin compris qu’ils allaient divorcer est d’un tragi comique irrésistible.

Les petites remarques rapides comme par exemple, le nom donné aux cliniques où l’on soigne les dépressifs, Camille Claudel et Van Gogh qui ne sont quand même pas des modèles d’équilibre mental m’ont fait sourire.

Les souvenirs qu’il invente aux personnages, célèbres ou non, qu’il fait vivre dans son roman, m’ont également beaucoup amusée.

 

Mais pour moi, l’essentiel du roman, c’est la réflexion sur le vieillissement, et l’amour du narrateur  pour ses grand parents. Sa grand-mère  ne se sent pas bien en maison de retraite, elle  est très émouvante  et on comprend sa fugue vers son enfance, vers cette petite fille qu’elle a été et qui à cause de la faillite financière de ses parents a quitté  l’école en CE2 .
Elle m’a bouleversée et il faut un vrai talent d’écrivain pour faire partager la force de ses émotions.

Ses relations avec ses parents évoluent au fil des pages, et gagne en profondeur par contre je n’ai pas bien compris pourquoi son couple ne résiste pas à l’usure du temps.

Un beau livre qui permet de réfléchir en souriant aux liens familiaux.

 

Citations :

 

On cherche toujours des raisons à l’étroitesse affective de nos parents. On cherche toujours des raisons au manque d’amour qui nous ronge. Parfois il n’y a simplement rien  dire.

 

  Il y avait aussi un tableau avec une vache. Le tableau devait être un pensionnaire et on l’exposait pour lui faire plaisir. Après renseignement, non, personne ne savait qui avait peint cette horreur, ni pourquoi elle était pendue là. On ne souciait pas de l’esthétique. Mon  dégoût pour ce tableau allait  pourtant provoquer chez moi une étrange réaction : à chacune de mes visites, je ne pourrai faire autrement que de m’arrêter devant pour le contempler. Cette vache faisait maintenant partie de ma vie. Elle serait pour toujours le symbole de la laideur. Ce n’est pas rien d’avoir ainsi un accès à la laideur, comme point de mire à l’horizon vers lequel il ne faut surtout pas aller. Cette vache là je passerai ma vie à la fuir.

 


La vie avançait pour les autres, me laissant toujours sur le côté, et je demeurais bloqué dans l’âge des choses immobiles. Ma vie sexuelle ressemblait à un film suédois. Parfois même sans les sous-titres.

 

Que veulent les vieux ? Ils s’isolent lentement, sur ce chemin qui les conduit à la blancheur. Tout ce qui fait la matière des conversations disparaît. Et on est là, comme des veilleurs de chagrin.

 

J'ai souvent entendu dire qu'"un véritable ami c'est quelqu’un qu'on peut appeler en pleine nuit quand on se retrouve avec un cadavre sur les bras". Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours aimé cette idée. Il y a des gens qui passent leur temps à se demander ce qu'ils feraient s'ils gagnaient au Loto, moi je me demande qui j'appellerai le jour ou je devrai me débarrasser d'un corps (car il est très peu probable que je gagne un jour au Loto) je parcours la liste de mes amis, et j’hésite. Je pèse le pour et le contre d'une lâcheté éventuelle. Et puis, je me rends compte que le chois est plus complexe que prévu: aimer un ami. C'est aussi éviter de l'impliquer dans une histoire aussi sordide que risquée.

 

Mon père a trouvé une place de stationnement rapidement, et comme toujours cela le mit en joie. Je pense qu’on pourrait positionner le fait de se garer facilement dans le trio de son panthéon du bonheur. Quelque part, c’est si symbolique : mon père a toujours voulu avoir une vie rangée. Je critique cet enthousiasme de la place de parking, mais après tout chacun fait comme il peut pour se réjouir.

 

On en parle….

 

Minou a lu

 

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 12:59

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Traduit du suédois par Caroline Berg

 

http://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img694.imageshack.us/img694/8554/dsc00722320x200.jpg Je le dis tout de suite à la petite Souris Jaune (voire le lien à la fin de l’article) dont j’apprécie beaucoup les critiques d’habitude,  je suis comme Clara ( idem pour le lien) j’ai adoré . J’ai ri, et puis,  ça m’a fait un bien fou de revisiter certains drames de notre histoire à travers les aventures si peu probables d’un génie suédois de l’explosif en tout genre (tiens tiens, Monsieur Nobel … serait-ce une tradition dans votre froid pays !).

On ne s’ennuie jamais dans cette aventure, on suit avec plaisir la fuite des bras « pas si cassés »  que ça, de la bande du centenaire qui arriveront à se défaire et des malfrats et de la police, tout en conservant un énorme magot permettant à tout ce petit monde de finir leurs jours sous le chaud soleil de Bali. Auparavant, nous connaîtrons les cent ans d’une vie agitée, où toutes les crapules (Staline, Mao, Johnson, Kim Il-sun…) ayant bien contribués au malheur de l’humanité auront eu affaire à Allan Karlson qui veut bien discuter de tout sauf de politique car il n’y connaît rien.

Le moment où en Iran il se retrouve avec un pasteur britannique qui essaie de convertir les Iraniens à l’anglicanisme m’a fait mourir de rire.

Je te l’accorde Petite Souris Jaune, ce n’est pas un humour très fin, et toi qui aimes les belles enquêtes policières tu as dû être déçu par le peu de perspicacité du policier suédois de base. Comme moi je m’ennuie à la lecture des polars , la caricature de la logique de l’enquête policière m’a bien  fait rire.
Je devais être dans de bonnes dispositions, mais je persiste à recommander ce roman à tous ceux et toutes celles qui veulent s’amuser sans prétention et allez,  je le reconnais à ceux et celles qui aiment    le rire un peu gras , la bière et l’alcool fort !

 

Citations :

 

Il fuyait sa propre fête d’anniversaire, et c’est aussi une chose qu’on fait rarement à cet âge-là, principalement parce qu’il n’est pas fréquent d’arriver jusque là.

 

Le centenaire se mit en route sur ses chausson-pisse (on les appelle comme ça parce que les hommes d’un certain âge ont du mal à faire pipi plus loin que les bouts de leurs chaussons).

 

Il avait travaillé comme commis dans une ferme battu quotidiennement par son père qui le considérait comme un bon à rien. L’année des ses vingt-cinq ans, un cancer emporta sa mère, ce qui lui fit de la peine. Peu après, son père se noya dans l’étang en essayant de sauver une génisse. L’événement affecta Julius car il aimait bien la génisse.

 

Alan trouvait incompréhensible que les gens aient eu envie d e s’entretuer au XVII° siècle. S’ils avaient patienté un peu, ils seraient morts de toute manière.

 

Trois heures plus tard, les deux hommes se donnaient du Harry et du Allan, ce qui en dit long sur ce que deux bouteilles d’alcool sont capables de faire pour le rapprochement entre les peuples.

 

On peut dire ce qu’on veut de la cuisine française, mais une chose est sûre : on a beau vider son assiette, on n’est pas rassasié.

 

La première décision prise par Gorbatchev, le petit jeune qui avait pris la barre, avait été de lancer une campagne contre la consommation excessive de vodka dans le pays. Ce n’était pas comme ça qu’on séduisait les masses, n’importe quel imbécile était capable de le comprendre.

 

Il fut accueilli par sœur Alice, qui avec un sourire aimable lui fit perdre toute sa joie de vivre en quelques minutes simplement en lui faisant part du règlement intérieur : interdiction de fumer, interdiction de boire de l’alcool et interdiction de regarder la télévision après 23 heures. Elle précisa que le petit déjeuner était servi à 6h45 en semaine et une heure plus tard les jours fériés. Le déjeuner à 11h15, le goûter à 15h15 et le dîner à 18h15. Tout pensionnaire arrivant après ces heures s’exposait à être privé de repas.

-Est- ce qu’on peut aller chier quand on veut ? demanda Allan

 

 

On en parle.....

négati  :  La souris jaune

positif  :  Clara et les mots

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 19:50

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http://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img682.imageshack.us/img682/3810/dsc00721320x200.jpg C'est un livre sur l'amitié et ce sont mes amis qui m'ont prêté ce roman.

La meilleure façon de les remercier serait que je vous donne envie, à mon tour, de lire ce livre qui m’a fait rire et qui m' a émue .

Ce livre est paru en 1989 , je n’en connaissais pas l’existence. Pourtant, l’auteur ne m’est pas inconnu, j’avais bien aimé à l’époque  « La puce à l’oreille » et « Je suis comme une truie qui doute ».

Mais c’est un peu pour ça que je n’avais pas fait attention à sa production romanesque,  j’avais catalogué Claude Duneton   « spécialiste des faits de langue », en particulier des expressions, et je ne connaissais pas son talent de romancier.

« Rires d’homme entre deux pluies » raconte avec un talent humoristique certain,  l’errance de  paumés dans les années 70 . Ils vivent au cœur de Paris, à côté de Notre dame de Lorette, dans un logement vétuste sous les combles d’un immeuble, gardé par une concierge qui perd quelque peu la tête.

Tous les personnages sont importants et Alphonsine, la concierge  jouera son rôle dans l’intrigue.

Le charme du roman vient essentiellement du côté déjanté mais plein d’humanité de tous les personnages et également du style de Duneton.

Comme la  relecture la plus importante que j’ai faite cette année, c’est « le voyage au bout de la nuit » j’ai souvent pensé à Céline, mais un Céline heureux qui aurait confiance dans l’humanité.

Alors que reste-t-il de Céline ? Ce goût pour les gens de tous les jours, pour les antis héros, les situations banales, la maladie, la mort et l’évolution lente d’un personnage vers son accomplissement. Et puis, une certaine jouissance à écrire avec  la langue de tous les jours truffée de toutes les expressions et citations que nous avons tous plus ou moins dans la tête.

Ferdinand (comme par hasard) qui finira par s’appeler Jean est traducteur,  nous suivrons toutes ses difficultés de traduction comment par exemple traduire correctement une expression d’une langue à l’autre. Faut-il  traduire « Piss-weak » par « pisse-froid » ou par « couille molle » ?

Nous le verrons avec son ami Clément ruser  pour  se nourrir les mois où la dèche et la faim sont trop fortes. Nous suivrons son amour pour Carolina qui s’appelle en réalité Viviane.

Nous connaîtrons les milieux de l’édition, du cinéma avec tous leurs aspects négatifs mais aussi amusants et vivants. Cela pourrait parfois être une charge contre notre société mais ce n’est pas ça, l’auteur pose un regard lucide et amusé sur les comportements des gens dans les années 70, un peu à la Brassens à qui il m’a fait penser également.

 J’ai trouvé parfois que le roman s’égarait un peu, en particulier dans les brumes finlandaises et la fin me laisse dubitative.

Le titre le dit bien, si vous voulez rire et pleurer avec des êtres ô combien humain précipitez- vous sur ce livre (si vous le trouvez), vous passerez un très bon moment au milieu d’une foule de personnages  aux destinées variées. Vous n’oublierez pas le Tiaf déguisé en femme , Alphonsine vociférant contre les juifs, Berbis qui se prend un râteau malgré son énorme érudition , Riton qui ne veut plus vivre accroché à son fauteuil roulant, et tant d’autres figures contemporaines  croquées avec humour et sensibilité.

 

Citations :  (j’en ai mis beaucoup j’avais parfois envie de recopier des passages entiers)

 

A Paris ce matin-là, l’air était gris, les chats dans les gorges.

 

Dans les amours les plus blafardes, les coups du cœur très mal branchés, il y a toujours un moment comme ça, un laps parfait où tout bascule, où la vie est belle à crier !

 

Devant le radiateur à gaz à l’entrée, il y avait des caleçons qui séchaient, des boîtes de conserve bâillaient sur ce qui aurait dû être ma table de travail. Et partout des chaussettes, des bouquins, des godasses, un manche de pioche – je ne sais pour quelle raison- et des journaux en pagaille !

 

La vie aussi était comme ça, provisoire, avec ses folies, ses hontes, ses orgueils. Ses regrets. Un enchaînement d’évidences qui se poussent.

 

Il avait les yeux très bleus. J’ai dit que tous les mythes avaient des yeux bleus – même Jésus Christ dans ses photos antérieures au XIX° siècle.

 

(Une phrase qui me fait penser à  du Céline )

Le mois de janvier avait été pluvieux, pas très froid mais pourri. Nous regardions tomber la flotte, jour après jour, à la semaine, dégouliner les toits de paris. A se demander !... A chercher, dans le ciel mouillé, où est le trou d’où vient la pluie.

 

Pour les soucis d’argent Clément était d’un réconfort médiocre. Ses discours sur la société capitaliste, intéressant en eux-mêmes, ne valaient pas le diable dans les moments de pénurie. Je trouvais que ce garçon populaire s’acheminait lentement, mais sans remède , vers le Secours du même nom.

 

Nous volions une boîte de thon au naturel, de maquereau au vin blanc – jamais d’alcool ! une bouteille d’huile un jour à cause des vinaigrettes… On ne craignait pas trop l’escalade, car, dans le quartier, je ne vois pas trop où nous aurions pu voler un bœuf !

 

Je me suis dit que les femmes, réellement,  étaient les vraies merveilles du monde.

 

Je me disais que cet intérieur blanc des cuisses des femmes est sans doute le plus bel endroit du monde. Que lorsque je mourrais, si j’avais le sentiment des choses laissées, mon regret ce serait l’intérieur blanc des cuisses des femmes !

 

Sa tactique à lui consistait à jouer de la culture comme d’une arme secrète … Il m’avait confié qu’il lui arrivait d’établir des fiches, des catalogues de citations choisies, par matières pour les balancer dans une discussion au moment stratégique, de l’air de celui qui s’en fout totalement… Ah oui : très important ça ! Ne citer que par dessous la jambe, toujours ! Négligemment, faire croire que c’est tellement connu, ce qu’on dit là ! … Un rappel, tout au plus ! En s’excusant de la banalité…

 

 

Carolina disait qu’il ne faut rien savoir des gens ; quand on sait tout, il ne reste plus rien. Ils sont mangés …. Souvent il n’y a palus qu’à les vomir ! Ce qui est une rude entreprise ? Parfois ça peut durer toute la vie.

 

Je me suis dit que c’était rigolo, mais les gens d’un certain standing, lorsqu’ils étaient absents de Paris, ils résidaient rarement dans le Nord.

 

J’ai dit  qu’en effet, après avoir glandé tout l’été, je me sentais fort dépourvu. J’aimerais ça trouver de quoi subsister jusqu’à la saison prochaine !

 

Les rires commerçants en général, l’aspect « jovialo-servile » !

 

On en parle …..

Appel à la blogosphère qui a déjà écrit sur ce roman exceptionnel ???

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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 15:26

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http://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img694.imageshack.us/img694/8554/dsc00722320x200.jpg Quand un journaliste peut écrire un roman de cette qualité, on se dit qu’il a emmagasiné une somme d’informations colossale sur le sujet. Ces articles sur l’Irlande, à l’époque où il couvrait l’actualité, devaient être riches et passionnants.

 

Ce roman se lit d’une traite et j’ai été  sidérée à quel point j’ai déjà oublié ce qui faisait, à une certaine époque partie, de mon quotidien : la violence en Irlande du Nord. Je me souviens de Bobby Sand mais je ne savais plus qu’il y  avait eu autant de jeunes hommes à mourir de la grève de la faim dans les geôles anglaises.

Le roman est construit autour d’un homme qui a été obligé de trahir l’IRA et qui, revenu de tout, se réfugie à Killybegs , petit village de son enfance . C’était  là qu’un père alcoolique et violent lui avait inculqué la haine des Anglais.

J’ai été très intéressée par la description de la violence haineuse qui a séparé les « papistes » et les « protestants » et puis, finalement le côté vain de cette lutte puisqu’aujourd’hui, ces deux communautés vivent ensemble.

Je crois que tous les gens de ma génération liront ce roman avec un grand intérêt , car si la cause des Irlandais était juste, elle n’a pas pour autant triomphé et comme le personnage principal , ils se demanderont : finalement, tous ces morts ont servi à quoi ?

Le côté implacable de la répression   anglaise est difficilement supportable, je ne sais pas si, seule Madame Thatcher est responsable ou si le mépris des Anglais pour les Irlandais vient de plus loin.

Le seul pays a à avoir défendu la réunification de l’Irlande c’est l’Allemagne Nazie, ce n’est pas une très bonne carte de visite. Les autonomistes bretons en savent quelque chose.

Je n’ai pas encore parlé du poids de la traitrise, qui pourtant fait une grande partie de l’intérêt du livre , le personnage principal  ne pourra pas y survivre et pourtant  il n’avait pas eu le choix.
Personne ne sort grandit de cette  tragique Histoire ni les individus, ni les nations.

 

Citations :

Quand mon père me battait il criait en anglais, comme s’il ne voulait pas mêler notre langue à ça.

 

Pourtant la tristesse, en Irlande, c’est ce qui meurt en dernier.

 

Quand la campagne de l’IRA a officiellement cessé, en février 1962, huit des nôtres avaient été tués, six policiers avaient trouvé la mort et seules nos rivières couraient libres.

 

 

On en parle .....

Clara et les mots

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 14:43

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Traduit du danois par Hélène Hervieu et Alain Gnaedig

 

http://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img694.imageshack.us/img694/8554/dsc00722320x200.jpg Voici la raison de mon silence sur mon blog, je suis restée plongée (jeu de mot trop facile !) dans ce roman pendant deux semaines.

J’ai trouvé ce livre dans un lieu que j’aime la  "droguerie marine" à Saint-Servan (à côté de Saint-Malo) ce livre était, pour le blog de la vareuse  lié à la Droguerie, leur coup cœur de l’année 2010.

L’auteur revisite la fin du 19° et la moitié  20° siècle  du point de vue  de la communauté des gens de la mer de Marstal. Au début, lors des temps anciens de la voile (1848), c’est un peu lent pour moi, mais peu à peu, j’ai été captivée par ce roman et j’avoue avoir très envie d’aller visiter  Marstal  et sa région. La dureté de la vie sur un bateau est telle, que cela forge une mentalité particulière : sans la cohésion de tous  et l’acceptation d’un chef incontesté, un bateau est menacé. Autrefois  la survie en mer était  très problématique tant les  conditions étaient dures : l’humidité, le  froid, les tempêtes, le risque de se perdre. Si, de plus,  le capitaine ne savait pas se faire respecter de ses hommes, alors, tout l’équipage  allait à une perte certaine.

J’ai beaucoup aimé le personnage d’Albert qui croit en l’unité et dans la solidarité et qui veut appliquer ce qu’il a appris de mieux sur les bateaux à l’organisation de la communauté.

J’ai aimé aussi la tragique condition des femmes qui pleurent leur père, leur mari et leurs fils... Je comprends celle qui fera tout ce qu’elle peut pour que la mer n’attire plus les garçons.

L’auteur a su donner vie à une région et à un pays, c’est je crois le premier auteur danois que je lis, je suis contente d’avoir commencé par ce livre car il rend compte du fondement de leur civilisation basée avant tout sur l’amour de la mer et de la navigation.

Les rapports entres les hommes sont finement analysés, la difficulté du sentiment amoureux également. Les hommes et les femmes vivaient vraiment dans deux mondes complètement séparés, pour les uns la dureté qui commençait dès  l’école (mais était tellement pire à bord des navires), et pour les autres  la survie du quotidien dans l’angoisse de l’attente.

 

Citations :

N’est-ce pas là le secret des hommes à la guerre, qu’ils pissent et chient dans leur froc comme des enfants apeurés ? Nous avions tous, un jour ou l’autre, eu peur de mourir en mer, mais personne n’avait fait dans son froc parce que la tempête arrachait les mâts et le gréement ou parce qu’une simple vague brisait le bastingage et balayait le pont.
C’était ça la différence. La mer respectait notre virilité. Pas les canons.

 

Personne ne respecte le faible qui implore

 

Le destin qui nous attendait, c’étaient les coups et la mort par noyade, et pourtant on avait qu’un désir : prendre la mer.

 

Il voudrait être grand tout de suite. Il a l’intuition que l’enfance est un état qui n’est pas naturel et qu’à l’intérieur de lui-même se cache un être beaucoup plus grand qu’il empêche d’exister et qui surgira de autre côté de horizon.

 

Albert croyait au progrès. Il croyait aussi au sentiment d’honneur chez les marins. C’était sur lui que se fondait l’unité ? Sur un bateau, le manquement d’un seul pouvait être lourd de conséquence pour tous. Un marin s’en rendait vite compte. Le prêtre appelait ça les valeurs morales. Albert appelait ça l’honneur. À l’église, on était responsable devant Dieu. Sur un bateau, on était responsable devant tous les autres. C’est pourquoi le bateau était un meilleur lieu d’apprentissage que l’église.

 

 

Lors de son dernier voyage à bord de Résolution, James Cook avait fouetté onze de ses dix-sept matelots, il avait en tout distribué deux cent seize coups. Lorsque vint le moment où il eut besoin de leur soutien, ils lui tournèrent le dos, un dos couvert de cicatrices.

 

Il ne faut pas chercher vos racines dans votre propre enfance. C’est votre enfant qui vous lie à la terre. Votre chez vous, c’était l’endroit où se trouve votre enfant.

 

On en parle ...

blog de La Vareuse


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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 20:26

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http://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img694.imageshack.us/img694/8554/dsc00722320x200.jpg Jamais plus je ne regarderai les familles nombreuses à la sortie de la messe de Saint-Lunaire ou de Saint-Enogat, sans penser à ce livre.
J’ai toujours eu beaucoup de compassion pour les fratries de 6 ou 7 enfants, tous coiffés de la même façon, cheveux courts pour les garçons,  carré retenu par un serre-tête écossais pour les filles (la variante avec la barrette est aussi acceptable).
Je sais par expérience que la vie dans ces familles n’est pas aussi rose que les gilets ras du cou de la dite couleur  le laisseraient croire…

Quand en plus, la mère en veut à la société, à sa famille, à son conjoint, à ses enfants, de ne pas mener la vie digne de son « rang », alors ce qui était une difficulté de vivre devient un enfer.

Au-delà de cet enfer, provoqué par la personnalité des parents, l’auteur décrit parfaitement bien la difficulté des rapports entre enfants et parents dans ce genre de famille.

J’avais déjà beaucoup aimé Priez pour nous, qui est son premier cri de désespoir adressé à ses parents.

 Lionel Duroy  est plus complet dans ce livre autobiographique. Comme il commence au début de la rencontre de ses parents en 1944 et  termine dans les années 2000, nous voyons toute notre époque se dérouler, avec ses violences et ses évolutions.

On voit aussi l’auteur prit dans des amours difficiles, il faut dire que, s’il sait critiquer les autres, il ne s’épargne pas non plus. Le moment où sa jeune compagne doit avorter seule et son manque de compréhension à ce moment là est d’une tristesse incommensurable.

Toute ma jeunesse et ma vie d’adulte repassent devant mes yeux, et souvent un trait de caractère, une tristesse, un sourire, un souvenir me  revient comme une fulgurance.

Etant donné le succès de cet auteur, il doit correspondre à plusieurs formes de sensibilité.

J’ai beaucoup apprécié, également, la façon dont il décrit sa nécessité  d’écrire, on le sent dans un état d’urgence et parfois même de survie.
Il fait partie des enfants mal-aimés qui, sans l’écriture, auraient encore,  tellement plus mal vécu. Il a le talent de savoir l’écrire, d’aller au-delà de sa souffrance personnelle et de s’adresser à chacun d’entre nous.

 

Citations :

Ils ne s’autorisent que la méthode du docteur Kyusagu Ogino, qui consiste, pour la femme, à déterminer ses périodes de fécondité à l’aide d’un simple thermomètre, parce que cette technique a reçu l’onction de Rome.

 

Tant d’années après, je me dis que c’est ce soir-là qu’elle nous a fait le plus de mal, et par notre faute, parce qu’aucun d’entre nous trois, les garçons, n’a trouvé la force de la rappeler pour lui balancer en plaine figure ces mots que je me répète silencieusement, certaines nuits, aujourd’hui encore, et alors que notre mère est morte depuis longtemps : « maman, tu pourrais au moins nous remercier. On n’est pas des chiens. »

 

Comme si elle n’avait trouvé aucun moyen d’échapper à son personnage d’emmerdeuse – ni la force ni l’imagination-, et je me dis aujourd’hui qu’en cédant à ses caprices, à sa bêtise affichée (revendiquée, allais-je écrire), notre père a sans doute contribué à cet enfermement.

 

On en parle....

Un nouveau blog (pour moi) le journal de Chrys

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7 septembre 2011 3 07 /09 /septembre /2011 15:30

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http://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img694.imageshack.us/img694/8554/dsc00722320x200.jpg Livre à recommander pour tous ceux qui, comme moi, se demandent comment l’auteur du chef d’œuvre  Le Voyage au bout de la nuit, a pu être « antisémite militant ».

David Alliot ne cherche pas à excuser Céline, tout l’accable : il publie en 1941, Beaux draps  troisième pamphlet antisémite alors que les mesures de Vichy sont déjà en vigueur.

Il réclame haut et fort, lors de l’exposition antisémite organisée par Vichy que ses deux précédents pamphlets  rédigés avant l’occupation allemande,  Bagatelle pour un massacre  et   L’école des cadavres fassent partie de la dite exposition.

La façon dont il s’est opposé à Robert Desnos, décriant son physique et faisant croire qu’il était  juif, est absolument dégoutante, mais pour autant il n’est  responsable ni de son arrestation ni de sa mort.

La seule chose qui nuance le tableau peu ragoutant du personnage, c’est qu’il détestait autant Pétain que les juifs.

Il n’a pas franchement collaboré avec les Allemands qui le trouvaient un peu outrancier !!!

 

En analysant un à un les principaux reproches que l’on fait à Céline, David Alliot permet au lecteur de se faire une opinion plus exacte. C’est aussi toute une période qu’on voit revivre et évidemment la vérité n’est pas que d’un côté.
Le recul historique fait du bien, car on a le droit, aujourd’hui, de ne plus admirer Jean Paul Sartre pour ses qualités de résistant  et que reste-t-il de son œuvre romanesque ?

 

 

J’ai été également très intéressée par son parcours en tant que médecin, on le présente souvent comme quelqu’un de désintéressé et altruiste, enfin un côté sympathique !

Un petit bémol, il a fait des études de médecine « allégées » parce qu’il revenait des tranchées, il n’était pas un très bon médecin, et s’il aimait mieux les pauvres, c’est qu’il pouvait les dominer .


  David Alliot qui  connaît bien son Céline,  place  Mort à Crédit au dessus du Voyage. Il en explique la raison : le style célinien est plus abouti.

Or, pour moi Céline restera l’auteur du Voyage, cela veut dire sans doute qu’il me reste des œuvres à découvrir, et cette idée me fait bien plaisir.
Enfin, David Alliot souligne le rôle positif de Luccini à propos du  regain d’intérêt pour Céline,  je suis bien d’accord avec lui.


(Merci Mathieu de m'avoir offert ce livre pour mon anniversaire)

 

Citations :

 

Dans ce pamphlet, tout y passe, et Céline aligne tous les poncifs de son époque. Si l’antisémitisme n’est pas une rareté dans la société de son temps, il est le seul écrivain d’envergure à avoir mis son talent au service d’une cause aussi contestable.

 

Quand parait « Mort à crédit » en 1936, l’évolution stylistique est importante. Encore classique dans « Voyage au bout de la nuit », la structure du roman est désormais complètement chamboulée. La grammaire et la syntaxe volent en éclat pour mettre en valeur le « rendu émotif ».

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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 11:45

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Traduit de l’anglais britannique par Nelly PERONNY

 

 

http://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img694.imageshack.us/img694/8554/dsc00722320x200.jpg Excellent roman, on est bien avec Jack et Sally autant quand ils se disputent que lorsqu’ils s’entendent  bien.

Ce roman nous fait rire, sourire et nous émeut souvent.

Je pense que ceux qui peuvent  lire en anglais ont beaucoup de chance car ils doivent être, plus que nous, sensibles aux maladresses de langue. La traductrice essaie de nous en donner un peu l’idée mais c’est toujours compliqué ce genre de jeux de mots, évidemment !

Donc voilà, Jack veut devenir  Anglais, mais alors un Anglais pur jus !

 Il a quelques handicaps, il est juif d’origine allemande, il s’appelle Rosenblum, quand il est vraiment en colère les jurons sortent en allemand, sa femme Sadie adore parler allemand et surtout cuisine parfaitement  des spécialités qui lui viennent de sa mère et grand-mère et qui n’ont rien à voir (heureusement !) avec la cuisine britannique.

Le pire de tout : il n’est pas admis dans les clubs de golf où les juifs ne sont pas les bienvenus.
C’est oublié que Jack ne s’arrête jamais à des détails d’aussi piètre importance, puisqu’on ne l’admet pas sur les terrains de golf, il construira le sien.

J’ai tout aimé dans de livre, l’évocation de la campagne anglaise, la peinture des habitants du Dorset, les animaux dont-il faut avoir peur (le cochon laineux par exemple !), et par-dessus tout la façon dont l’auteur rend compte des difficultés d’assimilation de la première génération d’immigrés.

Sadie ne peut pas oublier les siens emportés par la Shoa mais grâce à ses talents de cuisinière le village finira par l’adopter, elle et sa mémoire à jamais meurtrie.
Jack veut devenir plus Anglais que n’importe quel Anglais il rédige un code de 151 règles. Finalement, il forcera, grâce  à son courage -celui de  creuser seul la terre du Dorset pendant un mois-  l’admiration des villageois et lui permettra de devenir un des leurs.

J’aime que l’antisémitisme anglais soit épinglé sans que cela devienne lourd ni tragique, je trouve que c’est  encore plus efficace : le fameux humour britannique !

Lisez le passage où Jack vend sa maison de Londres sans avertir sa femme pour réaliser son rêve, c’est savoureux.

 

Citations :

 

Si vous ne pouviez pas traire la vache du voisin, il vous suffira de posséder une vache. Aucun club de golf ne voulait de lui, il n’aurait qu’à construire le sien.

 

Cette boîte contenait tout ce qui lui restait de l’avant : une demi-douzaine de photographies…un vieux livre de prières … ainsi que le livre de recettes de sa mère et une serviette en lin blanc pliée avec soin.

 

« Sadie tâche donc d’être heureuse. »

Il n’avait pas compris. Malgré les années, il n’avait toujours pas compris. « Je ne veux pas être heureuse »

 

"Mein Gott! Constamment de bonne humeur ! Ce n'est pas normal. Tu ne pourrais être un peu malheureux, une fois de temps en temps? Nous aurions peut-être enfin des choses à nous dire après tant d'années!

- La colère affleurait dans sa voix, à l'immense satisfaction de Sadie? Enfin elle le tenait. "Tu es comme un rayon de soleil à un enterrement."

Jack eu un petit rire nerveux. "Et alors, où est le mal?"

- Tout le monde veut du beau temps pour un mariage, mais, pour un enterrement, le ciel devrait au moins la décence de se couvrir.  Juste par respect."

Jack finit son pain, décocha un regard las à sa femme et sortit de la cuisine"

 

Sadie lut la recette à voix haute : « Mélangez les œufs, la bonne dose de sucre, de la farine en quantité suffisante et juste ce qu’il faut de vanille »

 

Voyez, voyez ! C’est pour cette raison que l’Angleterre est un grand pays. Dieu vous a donné les meilleures terres de golf au monde. C’est la providence. »

 

On en parle …

Chez la  souris jaune , je sais où elle a trouvé ce roman !!

 

 

 

 

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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 11:12

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http://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img682.imageshack.us/img682/3810/dsc00721320x200.jpg J’avoue avoir du mal à mettre des coquillages à ce chef d’œuvre de la littérature, il faudrait que je crée une nouvelle catégorie !

Voici la raison de mon relatif silence littéraire  sur mon blog : j’ai entrepris de relire très attentivement « le Voyage » comme il faut dire, pour faire bien dans les salons branchés !

J’ai mis du temps à découvrir Céline, je n’arrivais pas à passer au-delà de son antisémitisme virulent ni de ses positions pro-nazi Quand j’ai , il y a bien vingt ans,  lu « le Voyage » (à mon avis le seul livre de Céline qui vaille vraiment la peine) , j’avais ressenti une très forte émotion. Un profond désespoir d’abord devant tant de misère et de petitesses humaines, j’ai cru y lire la pente naturelle pour la détestation de toute l’humanité. Et en même temps une admiration sans limite pour son style.

J’ai retrouvé intactes ces deux sentiments, mais, comme ma lecture a été plus attentive, je me suis régalée de petits moments qui semblent comme des croquis pris sur le vif des comportements humains.
Si vous voulez sourire, relisez la discussion sur la constipation, c’est gratiné !!

Mais il y a aussi de grands moments, par exemple,  l’absurdité de la guerre 14 /18, cela  n’a jamais été aussi bien racontée.

La dénonciation du colonialisme est extraordinaire, nous sommes en 1931, je pense que personne n’était aussi clairvoyant que lui à cette époque ». C’est d’autant plus étonnant que Céline n’est pas dans une position humaniste « pro-noirs », il décrit simplement la turpitude des uns et des autres. Mais on comprend que c’était impossible qu’une telle exploitation et un tel mépris des populations africaines puissent continuer éternellement.

La misère des pauvres gens du Rancy est terrible également, j’avoue que je trouve un peu long la fin du roman et je supprimerais bien le passage dans la clinique psychiatrique.

 

Au milieu des peintures de gens aigris, mauvais, calculateurs, intéressés, cruels vis des faibles, sentant mauvais, pervers … et j’en passe, deux beaux portraits d’être sensibles : Aristide qui laisse sa santé en Afrique pour offrir à une petite nièce une éducation convenable et Molly la prostituée intelligente et sensible  que  Ferdinand n’a pas eu le courage d’aimer.

 

Bref un roman qu’il faut lire et relire, et je ne comprends toujours pas pourquoi cet homme si génial est devenu antisémite, raciste et pro-nazi.

Alors voilà, on peut détester un homme et qu’il soit un très grand écrivain, même si, pour moi, il n’est l’écrivain que d’un livre.

Je vais mettre beaucoup de citations certaines sont dans ma tête pour toute la vie, d’autres me font sourire où me rendent triste c’est selon. Dans tous les cas, il a un art de dire les choses qui , souvent, fait mouche. Ma préférée à cette relecture : " Les femmes des riches, bien nourries, bien menties, bien reposées, elles deviennent jolies. Ça c’est vrai. Après tout ça suffit peut-être. On ne sait pas. Ça serait au moins une raison pour exister."

 

 

(Je comprends bien le plaisir de Fabrice Lucchini à dire du Céline )

 

Citations :

C’est peut-être ça qu’on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir.

 

L’amour c’est l’infini mis à la portée des caniches

 

Moi d’abord la campagne, faut que je le dise tout de suite, j’ai jamais pu la sentir, je l’ai toujours trouvée triste, avec ses bourbiers qui n’en finissent pas, ses maisons où les gens n’y sont jamais et ses chemins qui mènent nulle part. Mais quand on y ajoute la guerre, c’est à ne pas y tenir.

 

Dans ce métier d’être tué, faut pas être difficile, faut faire comme-si la vie continuait, c’est ça le plus dur, ce mensonge.

 

En transe de bêtise inquiète qu’elle était. Ça dure longtemps ces états là.

 

Un cerveau c’est un tyran comme y a pas.

 

Ce n’est pas qu’elle fût laide Madame Puta, non, elle aurait même pu être assez jolie, comme tant d’autres, seulement elle était si prudente, si méfiante, qu’elle s’arrêtait au bord de la beauté, comme au bord de la vie, avec ses cheveux un peu trop peignés , un sourire un peu trop facile et soudain, des gestes un peu trop rapides ou un peu trop furtifs

 

 


Il y a un moment où on est tout seul quand on est arrivé au bout de tout ce qui peut vous arriver. C’est le bout du monde. Le chagrin lui-même, le vôtre, ne vous répond plus rien et il faut revenir en arrière  alors parmi les hommes, n’importe lesquels. On n’est pas difficile dans ces moments là car même pour pleurer il faut retourner là où tout recommence, il faut revenir avec eux.

 

On n’est jamais mécontent qu’un adulte s’en aille, ça fait toujours une vache de moins sur terre, qu’on se dit, tandis que pour un enfant, c’est tout de même moins sûr. Il y a l’avenir.

 

Ne croyez jamais d’emblée au malheur des hommes. Demandez-leur seulement s’ils peuvent dormir encore…si oui, tout va bien. Ça suffit.

 

Je ne connaissais que des pauvres, c'est-à-dire des gens dont la mort n’intéresse personne.

 

Nous voguions vers l’Afrique, la vraie, la grande ; celle des insondables forêts, des miasmes délétères, des solitudes inviolées, vers les grands tyrans nègres vautrés aux croisements des fleuves qui n’en finissent plus.

 

Par exemple à présent c’est facile de nous raconter des choses à propos de  Jésus-Christ. Est-ce Qu’il allait aux cabinets devant tout le monde Jésus-Christ. J’ai l’idée que ça n’aurait pas duré longtemps son truc s’il avait fait caca en public. Très peu de présence tout est là, surtout pour l’amour.

 

Pour les ravigoter, on les remonte les riches, à chaque dix ans, d’un cran dans la légion d’Honneur, comme un vieux nichon et les voilà occupés pour dix ans encore.

 

Le voyage c’est la recherche de ce rien du tout, de ce petit vertige pour couillons.

 

La vie c’est un petit bout de lumière qui finit dans la nuit.

 


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