Traduit de l’Espagnol par André GABASTOU
J’ai découvert Rosa Montero grâce aux
blogs, à Keisha,en particulier, et j’ai en réserve « le roi transparent ».
J ai lu avec plaisir ce roman, et je suis entièrement d’accord avec ce que plusieurs d’entre vous en disaient.
Elle sait créer une atmosphère.
Les barbares dont il s’agit ici, ce sont les êtres si accrochés à la drogue, qu’aucune valeur humaine
ne résiste à leur passion destructrice.
Ce que le personnage principal a été capable de faire pour se payer sa dose du temps de son addiction est
absolument révoltant. C’est le genre d’histoires que je déteste lire d’habitude. Je sais que l’horreur existe, il suffit que j’ouvre un journal, mais je n’aime pas le lire en roman.
Le talent de Rosa Montero c’est d’avoir situé son histoire au moment où Zarza , cette ancienne droguée est sortie de son addiction.
Son frère , ange maudit qui l’a fait plonger dans la drogue la poursuit pour se venger; l'ambiance de cette traque
est bien rendue. Elle nous permet aussi de remonter à l'enfance et de comprendre bien des aspects de la souffrance de cette jeune femme.
Ce qu’elle voulait se cacher à elle-même : les actions les plus sordides qu’elle avait été capable de commettre autrefois, lui reviennent comme des nausées qui l’étouffent.
Le monde de la drogue est bien raconté, et comme Zarza est une historienne du Moyen-âge son récit s’enrichit de romans de la chevalerie.
J ai quand même quelques réserves , est ce que cela vient de la traduction ou pas, le style est très complaisant ,
et la construction du roman est –à mon avis- alourdie par les récits du « roman de Chrétien de Troyes ».
Mais c'est avant tout un très bon livre sur un sujet tellement tragique .
Citations :
Le destin:
L'enfance est l'endroit où tu passes le reste de ta vie, pensa Zarza ; les enfants battus battront leurs enfants, les fils d'ivrognes deviendront alcooliques, les descendants des suicidés se tueront , ceux qui ont des parents fous le seront à leur tour.
Vivre avec la drogue:
La vie est une guerre. Non, la vie, c'est comme avancer dans un pays inconnu. Il faut que tu
sois sans arrêt sur tes gardes à l'affût....Et chaque jour qui passe, les jours empirent, parce que tu pénètres de plus en plus dans le pays des méchants, de plus en plus seul, de plus en plus
cerné.
Pourquoi je ne me ferai jamais tatouer :
C'est con que les tatouages durent plus longtemps que les
souvenirs.
L’addiction:
Zarza cherchait la Reine, parce qu'en dehors de ses bras, le monde semble exsangue et
asphyxiant, un univers insupportable en blanc et noir. La Reine tue, mais sans elle on n'a plus envie de vivre et souvent il ne reste plus qu'à courir , courir de plus en plus vite , galoper
jusqu’à l'abîme et s'écraser .
Le chemin vers l'enfer est fait de petits faux pas.
Philosophie de vie:
Si tu n'es pas capable de voir les autres, tu ne peux pas non plus te voir toi-même. Parce que
les autres, ceux qui t entourent, ta vie et les engagements qu'elle implique, ce sont les limites qui te font être ce que tu es.
On en parle .....
"Conduite en état livresque" (le nom du blog est assez bien trouvé non?)