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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 12:09

 

lu dans le cadre du club de lecture de la médiathèque

 

Encore une fois, j'ai oublié sur quel blog j'avais acquis la certitude que je lirai ce livre.

Mais lorsque la bibliothécaire, responsable de mon club de lecture (qui a enfin repris ses activités après un an d'absence),a proposé ce livre, je me suis précipitée .

Pour moi, il s'agit plus d'un roman que d'une biographie du fils schizophrène d'Albert Einstein, Eduard.
Laurent Seksik a consulté toutes les sources disponibles pour essayer de cerner au plus près les relations dans la famille Einstein.

Il est médecin et il a mis son savoir médical au service de la compréhension de la schizophrénie d'Eduard.
Mais la relation entre le père et le fils demeure du domaine de l'intime , et aucun biographe ne pourra jamais la faire comprendre complètement.
Je craignais avant la lecture que la phrase en quatrième de couverture:
«Le fils d'Einstein finira ses jours parmi les fous, délaissés de tous, dans le plus total dénuement.» soit le fil conducteur du roman et qu'on assiste à un déboulonnage en règle de la célébrité d'Einstein.

Ce n'est absolument pas le cas.

Eduard est le fils de la première femme d'Einstein, et l'éloignement de son père est, aussi, le résultat d'un divorce très douloureux et des violences de la guerre.
Einstein a dû fuir l'Allemagne nazie en laissant tous ses biens derrière lui, il est arrivé en Amérique mais ses positions antiracistes lui ont valu la réprobation d'une grande partie des classes dirigeantes de ce pays.

L'auteur ne justifie rien , il expose des vies déchirées par l'horreur du temps et en particulier du nazisme, par le divorce et la maladie mentale.

Bien avant d'être célèbre, le couple Einstein a connu l'horreur de perdre une petite fille qu'ils avaient mis en nourrice, évidemment son épouse s'en voudra beaucoup et lui, a caché et sans doute nié, ce fait toute sa vie.
Liserl aurait-elle vécu si elle était restée près d'eux? Comment soignait-on la scarlatine à cette époque?

J'avoue avoir été plus choquée par la mort du fils de leur fils aîné , Hans-Albert qui refusera au petit Klaus les soins pour une diphtérie au nom de sa foi dans l'église scientiste !!

 

Ce livre pose cette question à tous ceux qui connaissent la maladie mentale: comment aider un schizophrène qui s'enferme dans un rejet violent de toute forme de compassion . La famille est souvent la plus mal placée pour aider le malade . Eduard semble haïr son père , alors que sans doute il aurait voulu que celui-ci s'occupe de lui.

Je pense que seule une institution faisant preuve d'humanité peut réellement aider le malade qu'il soit fils d'Einstein ou du plus parfait inconnu.

Loin de tout voyeurisme ce livre m'a bouleversée , et je le trouve d'une honnêteté admirable!

 

Citations:

Être le fils d'Einstein :

 

Peut-être que de nombreuses personnes se présentent en ce lieu en affirmant être le fils d'Einstein . Je ne leur jetterai pas la pierre. Porter un illustre patronyme peut être considéré comme une chance . On croit que la gloire rejaillira sur soi. On se trompe lourdement. Le nom d'Einstein est une charge pour le commun des mortels. Une seule personne possède les épaules assez solides pour supporter un tel fardeau: mon père. Ni mon frère ni moi n'avons la stature. Voilà la cause de mes tracas si c'est ce que vous cherchez.

 

Le lourd secret:

Liserl était le secret le mieux préservé de la légende Einstein, mieux gardé que celui des Templiers. Aucun registre n'attestera jamais de sa naissance . Nul ne se doute encore aujourd'hui, en 1930, trente ans après les faits qu'Albert et elle avaient eu et abandonné un enfant , que cette enfant était décédée. Liserl Einstein était effacée des mémoires.

 

Note d'humour (il n'y en a peu!):

 

La production a utilisé une doublure pour la fin. Finalement il n'y a pas que moi qui me dédouble. Mais moi, ce n'est jamais du cinéma.

 

La neutralité Suisse:

Nos coffres sont pleins et nous n'avons pas connu la guerre. Préférerais-tu l'inverse? La Suisse n'a jamais été en guerre. Elle n'a souhaité la défaite de personne , la victoire de personne. Qui prétendra le contraire est un menteur. Soit il te ment maintenant à toi et à tes Alliers vainqueurs, soit il a menti aux Boches pendant six ans.

 

Le courage d'Einstein et la faiblesse d'un père:

Il a eu tous les courages. Braver la Gestapo,soutenir, un des premiers, la cause des Noirs, aider à la création d'un état juif , braver le FBI, ne pas baisser l'échine, ne jamais renoncer, écrire à Roosevelt pour construire la bombe contre l'Allemagne et écrire à Roosevelt pour arrêter la bombe destinée au Japon. Soutenir les juifs opprimés par le Reich. Pétitionner. Être en première ligne. Mais aller voir son fils est au-dessus de ses forces. Il a trouvé ses limites. Seul l'univers ne connaît pas de limites.

 

Le rapport père fils:

 

Il est le père d'Eduard. Qu'est ce que cela signifie?

Les pères engendrent les fils. Mais ce sont les fils qui rendent père leur géniteur, qui font d'eux des hommes.

 

On en parle …

Dans Babelio

 

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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 12:30

 

 

Un très grand plaisir de lecture, dans un moment de découragement.
Tout le monde connaît, du moins je l’imagine, un moment où tous les livres perdent leur saveur.

Je me réfugie alors dans la lecture des blogs et je partage vos passions mais de loin sans complètement y croire.
Or voilà un petit bijou dont j’aimerais vous parler.
Un intellectuel japonais est tombé follement amoureux de la langue française.
Il raconte son périple et ses joies.
Moi qui, dans une autre vie, ai enseigné à des étudiants étrangers, j’ai retrouvé avec émotion les efforts et les joies que représentent le passage d’une langue à une autre.
Akira Mizubayashi avec la délicatesse japonaise adopte peu à peu la culture française, évidemment , la Française que je suis, se sent fière et un peu étonne d’un tel amour pour Jean-Jacques Rousseau. Sa sensibilité à l’oralité passe aussi par la musique et là surprise c’est à  Mozart qu’il doit l’éducation de son oreille.

Ses pages sur le personnage de Suzanne dans Les noces de Figaro m’ont rappelé de très bons moments de mes études universitaires : lorsqu’un enseignant savait au détour d’une explication nous faire revivre tous les enjeux d’un héros de roman ou d’un personnage de théâtre.

Beaumarchais est un auteur qui ne m’a jamais ennuyé et dont la modernité me surprend aujourd’hui encore. Mozart en fait un chef d’œuvre à l’opéra, on est décidément en bien bonne compagnie avec Akira Mizubayashi !

L’autre moment que je vous recommande, ce sont les pages consacrés à son père.

Il est rare de lire chez les romanciers japonais une critique du régime nationaliste qui a conduit leur pays à mener des guerres impérialistes et racistes  Son père a souffert de ce régime et s’est réfugié dans l’amour de la musique occidentale alors totalement interdite (je ne savais pas qu’à l’époque écouter Beethoven était passible de condamnations).
Il a surtout aimé ses fils et s’est totalement consacré à leur éducation, après avoir lu ce livre vous n’oublierez pas le dévouement de ce père  qui  accompagne son aîné pendant les 14 heures de train qui séparent leur ville natale de Tokyo où résidaient le professeur qui pouvait donner des leçons de violon.

Mais ce qui me ravit dans cet ouvrage c’est l’analyse très fine des différences culturelles qui passent par la langue entre le japonais et le français.
Qui peut croire, par exemple que le « Bonjour messieurs dames », lancé à la cantonade dans un commerce puisse mettre aussi mal à l’aise un Japonais qui y voit une intrusion  insupportable dans la vie privée d’autrui ?

J ai aimé ce livre de bout en bout, ce n’est pas une lecture passionnante mais j’étais bien avec cet homme si délicat qui aime tant notre langue et notre littérature.

 

Citations:

Les raisons qui l’amènent vers la langue française (c’est assez amusant quand on se rappelle des discours des étudiants français de l’époque !)  :

Dans les années 1970, la politique était encore très présente sur les campus universitaires…..Ce qui gênait le jeune homme de dix-huit ans …..c’était le vide des mots : des gauchistes, comme des revenants sur un champ de bataille où gisent des cadavres mutilés, usaient inlassablement de discours politiques stéréotypés à grand renfort de rhétoriques surannée…..

Le français m’est apparu alors comme le seul choix possible, ou plutôt la seule parade face à la langue environnante malmenée jusqu’à l’usure , la langue de l’inflation verbale qui me prenait en otage.

 

L évocation de son père:

Le piano droit Kawai, le livre de Carl Flesh et le magnétophone Sony .. trois objets-témoins, trois objets-souvenirs. Trois objets culturels de valeur monétaire fort inégale. Trois substituts de la présence et de l’attention paternelle. Ils portent en eux le désir et la volonté d’un homme qui s’acharnait à repousser toujours plus loin les limites de son champ d’action, qui faisait l’impossible pour sortir de ses origines, de sa condition première, pour s’arracher à ce qui lui était primitivement et naturellement imposé….

Le français est ma langue paternelle.

 

 

Les différences culturelles :

Saluer des personnes inconnues ? Et oui, cela est fréquent en France ; il suffit de se promener dans les rues de Paris ou de prendre le métro, d’être attentif aux spectacles qui s’offrent ça et là dans les lieux publics. Tandis que dans mon pays, un tel geste, potentiellement créateur de liens est perçu comme une violence inacceptable ou au moins comme une incongruité suspecte.

 

Son amour du français:

La langue d’origine, maternelle, demeure inarrachable. Mon français va donc mourir avant même que ne meure mon corps ? Triste vérité. Mais je me considèrerai comme mort quand je serai mort en français. Car je n’existerai plus alors en tant que ce que j’ai voulu être , ce que je suis devenue de mon propre gré, par ma souveraine décision d’épouser la langue française.

 

On en parle ....

à sauts et à gambades

 

et keisha en 2011!

 

 

 

 

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 19:03

http://www.franceculture.com/sites/default/files/imagecache/ressource_full/2010/09/14/2862241/anouilh.jpg

 

http://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img694.imageshack.us/img694/8554/dsc00722320x200.jpg J’adore internet !! Pendant que je vous écris, j’entends la voix d’Anca Visdéi sur l’émission postcasté de France Culture les mercredis du théâtre du 15 octobre.

Et je découvre avec un grand plaisir l’accent  d’Anca Visdei, les  « r » adoucis qui donne  tant de charme à sa voix.

Auteure de Théâtre, Anca Visdei a connu Jean Anouilh et a été reconnue par lui.

On sent à travers cette biographie tout le respect et l’estime de la jeune tragédienne pour un père spirituel.C’est le livre d’une amie et d’une passionnée de théâtre.

C’est aussi l’occasion de revisiter le théâtre d’Anouilh. Je dois avouer que je ne connais vraiment que  Antigone et Le Voyageur sans bagage.
Cette biographie est réussie car elle donne envie de relire Anouilh, seulement, lire du théâtre est un exercice difficile. Si on n’a pas eu la chance d'avoir vu jouer les pièces lues , il manque l’essentiel.

La personnalité de cet auteur est impressionnante, fidèle en amitié, respectueux  des jeunes auteurs, dignité dans ses prises de position.

 Jean Anouilh est en dehors du monde contemporain : il fuit les média, le monde parisien, les honneurs….   le monde aura bien du mal à l’accepter. En réalité, si on croit sa biographe, c’était simplement et totalement un homme de théâtre, il ne vivait que pour cela.

Il était persuadé que le théâtre ne devait jamais être subventionné pour pouvoir respecter  la règle d’or :

La principale règle est de plaire et de toucher. Toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première.(Jean Racine)

Si Jean Anouilh est démodé, comme le dise certains, c’est sans doute à cause de son honnêteté intellectuelle et son absence de compromission. Ce n’est sans doute pas par hasard qu’il a su faire revivre pour longtemps encore  l’intransigeante Antigone.

 

Citations:

 

Anouilh s’est battu souvent, avec courage et un total désintéressement, pour faire connaître l’œuvre d’autres auteurs. Rare générosité dans un monde d’egos surdimensionnés comme l’est, fatalement, celui des auteurs dramatiques.

 

Voici ce que Jean Anouilh répondit à ceux qui lui demandait de faire partie de l’Académie Française :


D’accord, mais il faut me donner aussi un siège de député, une place d’administrateur à la Caisse des dépôts et Consignations, le secrétariat de la délégation ministérielle pour l’armement, le service de la promotion de la SNCF, et l’animation du Racing Club de France, section camping. (Jean Anouilh)

 

 

Quand on fera les comptes (…)  on s’apercevra que seuls ceux qui ont amusé les hommes leur auront rendu un véritable service sur cette terre. Je ne donne pas cher des réformateurs, ni des prophètes mais il y aura quelques hommes futiles qu’on révéra à jamais. Eux seuls auront fait oublier la mort. (Jean Anouilh)

 

Mourir n’est rien. Commence donc par vivre. C’est moins drôle et c’est plus long. (Jean Anouilh)

 

 

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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 13:21


Les livres du club de lecture ne peuvent pas tous
me plaire. Celui-là n'a que peu d'intérêt à mes yeux. Isabelle Delamotte est une universitaire spécialiste de Zola. Elle possède donc toutes les connaissances voulues pour écrire un livre bien documenté, mais ça ne suffit pas pour faire un bon livre.
Une amie m'a dit que sa mère, une femme agée de 90 ans, avait bien aimé ce livre, parcequ'il était facile à lire et qu'elle avait bien aimé Zola dans sa jeunesse : donc ce livre peut plaire!
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14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 02:34



Je me suis accrochée comme une désespérée à ce livre ; c’était pour moi, il devait me plaire.

Gérard Oberlé invente les mémoires d’un érudit du 16° siècle français qui a connu Montaigne, Ronsard et tous les poètes de la pléiade.

Son style imite fort bien le style de l’époque et la vie de tous ces gens est pour le moins gaillarde !

Mais, je m’ennuie terriblement, et pour éviter de le parcourir en diagonal, je vais le refermer sans l’avoir terminé. J’espère qu’une membre de notre club de lecture saura le défendre à notre prochaine réunion, car l’auteur a effectué un travail vraiment sérieux, même s’il ne m’a pas touchée.


Citation

 

Le vin délie la langue et rend l’esprit prompt et hardi. Une ancienne sentence grecque dit qu’il est le grand cheval des poètes.

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21 août 2009 5 21 /08 /août /2009 17:39


Contrairement à  Marie-Aude Murail, je ne suis pas une grande lectrice de Dickens,  j’avais lu un article élogieux sur cette biographie. Je l'ai lue avec grand intérêt. Il s’agit d’un livre pour la jeunesse , il se lit donc très vite . Il a le grand avantage de donner envie de relire Dickens.

Je savais que cet auteur  avait puisé son œuvre dans ce qu’il avait vécu.  On sent dans ce livre  l’angoisse de Charles Dickens  à l’idée de connaître à nouveau la misère de son enfance. Toute sa vie, il s’intéressera à la grande pauvreté à Londres et cherchera à aider les autres, la clé de son oeuvre est peut être dans le sous-titre de cet ouvrage

"Ouvrier à douze ans, célèbre à vingt-quatre".


 

Citations

 

 

On envoie parfois Charles chez « mon oncle » parent peu recommandable comme l’est « ma tante » en France

 

Il vient d’être arrêté. John Dickens doit la somme considérable de quarante livres au boulanger. Il a été emmené dans la maison de détention  provisoire qu’on appelle la « presse-éponge » … avant d’être incarcéré à la Maréchaussée, la prison pour dettes.

 

Urania Cottage n’est pas la seule entreprise philanthropique à laquelle Charles se consacre.

 

site où on en parle

link

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