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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 21:14

 

 

Traduit de l'anglais (Canada)par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso

PS Je suis un peu étonnée par certaines formulations un peu relâchées , sont elles voulues par l'auteur ou un effet de traduction?

 

Je ne suis visiblement pas la seule à n'avoir pas entendu parler d'Alice Munro avant l'attribution de son prix Nobel.

Mais quelle écrivaine , comment puis-je lire très régulièrement et passer à côté d'une telle auteure.

Je ne suis pas une adepte des nouvelles mais je ne peux que vous recommander: «Fugitives» , ces huit femmes ne sont pas prêtes de vous quitter.

Je suis mal à l'aise avec les nouvelles car je n'aime pas passer de l'une à l'autre . Je reste imprégnée par l'atmosphère de la précédente quand je lis la suivante et dans ce recueil ,il ne le faut pas.
Chaque destin est différent , ils n'ont en commun que d'être celui de femmes qui fuient, ou, parfois, n'ont qu'envie de fuir un destin qui n'est pas tout à fait le leur.

Tout est dit avec beaucoup de pudeur, sans drames inutiles, à la manière de la vie ordinaire.
Ça fait mal, parfois, mais ça passe , tout passe n'est ce pas?

Même la séparation brutale avec un enfant adulte; comme cette Pénélope qui a rompu complètement avec une mère folle de douleur et d'incompréhension et qui en vieillissant «continue à espérer un mot de Pénélope, mais sans aucun acharnement. Elle espère comme les gens espèrent sans se faire d'illusion des aubaines imméritées, des rémissions spontanées , des choses comme ça.».

J ai lu et relu «Passion» le personnage de Grace m'a complètement bouleversée. Cette jeune femme aurait pu devenir une réplique de la jeune américaine classique , un homme passe, dangereux et alcoolique , mais elle franchit grâce à lui le pas nécessaire pour sortir de la voie toute tracée du destin , on peut penser qu'ensuite elle vivra pour elle et non pas pour l'image qu'elle veut donner d'elle.

J ai évidemment été très émue par le destin de Robin qui a raté de si peu sa véritable histoire d'amour.


Tout cela est important mais dit si peu du talent de cette auteure qui sait mettre en scène des ambiances, des personnalités , aucun personnage n'est bâclé , tous retiennent notre attention et nous rappellent des gens que nous rencontrons dans la vie.

La dernière nouvelle «Pouvoir» m'a légèrement déçue.
Mais justement ,c'est cela qui m'agace si fort dans les nouvelles : on a du mal à ne pas les comparer les unes aux autres .

 

Citations :

Vision de la femme, vision de l'homme :

Mme Travers avait fait un premier mariage avec un homme qui était mort. Elle avait gagné sa vie et entretenu son enfant , en enseignant l'anglais commercial dans une école de secrétariat . M Travers quand il évoquait cette période de la vie de sa femme avant leur rencontre en parlait comme d'une épreuve presque comparable au bagne, que pourrait à peine compenser une vie entière d'un confort qu'il était heureux de procurer.
Mme Travers elle-même n'en parlait pas du tout de cette façon.

 

Réaction de Grace après avoir vu Elizabeth Taylor dans « Le père de la mariée »:

Grace ne pouvait expliquer ni tout à fait comprendre que ce n'était pas de la jalousie qu'elle éprouvait , en définitive, c'était de la rage. Et pas parce qu'il lui était impossible de courir les magasins ou de s'habiller comme ça. C'était parce que les filles étaient censées ressembler à ça. C'était ainsi que les hommes -les gens , tout le monde- pensaient qu'elles devaient être. Belles, adorables, gâtées, égoïstes , avec un pois chiche à la place du cerveau. C'était ainsi qu'une fille devait être pour qu'on en tombe amoureux . Ensuite elle deviendrait une mère et se consacrerait tout entière à ses enfants avec une affection baveuse. Elle cesserait d'être égoïste mais garderait son pois chiche à la place du cerveau. À tout jamais.

 

Fragilité masculine:

Les femmes ont toujours quelque chose à quoi se raccrocher pour continuer. Quelque chose que les hommes n'ont pas.

 

Toujours vrai :

« Petite » Ginny est au moins aussi grande que lui et l'envie m'a démangée de le lui dire. Mais c'est extrêmement rosse de parler de taille avec un homme tant soit peu déficient dans ce domaine et je suis donc restée coite.

 

On en parle ….

« Les fanas de livres » blog que je lis régulièrement.

 

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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 09:49

  J'apprécie cet auteur, j'ai bien aimé "Les falsificateurs" . Il sait donner vie à des personnages décalés pour lesquels on éprouve de l’intérêt, il a surtout, un regard original sur ses contemporains. Dans ce recueil de « nouvelles » (chaque récit est un peu plus long qu’une nouvelle habituelle)  nous sommes pris par le destin extraordinaire d’êtres épris de perfection. Mais à travers eux on s’amuse du regard caustique de l’auteur sur notre monde. Si j’ai aimé la mise en place des récits j’ai, à chaque fois, été déçue,  par la chute. Or c’est souvent la chute qui fait la saveur des nouvelles. Ça  tombe un peu à plat  ! (Désolée pour le mauvais jeu de mot!)


Citations


Le souvenir des sociétés se perpétue souvent mieux par les sacrifices qu’elles consentent que par leurs réalisations. La religion chrétienne vit encore sur l’héritage de respectabilité de ses premiers fidèles, livrés aux lions par les Romains. De la civilisation inca nous restent des scènes atroces d’enfants énucléés et de vieillards démembrés en offrande à l’astre cruel.

 

Le malaise de la société contemporaine s’explique partie par l’absence de cérémonies sacrificielles.

 

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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 18:03


Une chaussure sur un toit permet à l’écrivain d’écrire dix nouvelles. Certaines sont vraiment bien imaginées et les portraits de nos contemporains sont parfois savoureux , mais l'ensemble est inégal . 

On se  demande comment dans chaque nouvelle, l’auteur va réussir à nous parler de « la chaussure ».  Ça fait un peu exercice de style mais c’est amusant, comme l’est l’émission « les papous dans la tête"   le dimanche sur France-Culture, émission à laquelle ce livre m’a fait penser.

(Merci Fanny de me l'avoir prêté)

 

Citations


J’ai poussé un soupir en pensant à la tête de mon patron, demain : je suis fatigué mais c’est parce que ma fille a vu un ange cette nuit, vous comprenez ? Ça n’arrive pas tous les jours .

 

Le présentateur de télévision:

Je songeais à publier un recueil de mes opinions sur la littérature mondiale. Je connaissais Gérard Depardieu. Je laissais planer avec délices toutes les rumeurs possibles concernant ma véritable sexualité. J’hésitais à acheter un chat. Je possédais trois paires de mocassins John Lobb et j’avais annoncé la mort officielle de la littérature postmoderne.

La vieille dame qui téléphone quatre fois par jour aux pompiers pour faire enlever la chaussure:

Et bien moi, figure-toi, ça m’a exaspérée, ce sermon. Si les pompiers refusent d’aider les vieilles dames,  qui le fera, hein ? Les marchands de saucisses, les agents immobiliers ?

 

Site où on en parle (tous ne sont pas aussi élogieux)

link

 



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