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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 16:57

http://www.actes-sud.fr/sites/default/files/imagecache/c_visuel_cat_w120px/couv_jpg/9782742792917.jpg

 

Traduit de l'anglais américain par Pierre GIRARD

 

http://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img682.imageshack.us/img682/3810/dsc00721320x200.jpg Encore un livre desservi par son titre français : du sobre « The Help », on arrive à « la couleur des sentiments » titre cucul au possible et en plus très ambiguë.

C’est d’autant plus dommage que l’auteure essaie de ne pas sombrer dans un travers sentimental. Or, comment ne pas faire dans l’émotion quand on a été soi-même élevée par une bonne noire qu’on a aimée plus que sa propre mère ?

L’Héroïne du roman vit à Jackson dans le Mississipi et les lois ségrégationnistes sont encore en vigueur, la domesticité noire n’a pas le droit d’utiliser les mêmes toilettes que la famille blanche. Pour expliquer les raisons d’une telle mesure, on fait appel aux règles d’hygiènes et de transmission des maladies, les noires étant évidemment porteurs de maladies graves et dangereuses pour les blancs !

 c’est un  roman a  plusieurs voix : l’héroïne blanche qui veut écrire un livre sur les bonnes, différentes bonnes et certaine patronnes blanches. Cela  permet de  faire le tour de la vie à Jackson dans les années 60. Le côté rétrograde et étroit de la petite ville de province qui s’arcboute sur des modes de vie complètement dépassés est très bien rendu. L’idéal de la femme américaine qui sait ou qui ne sait pas tenir une maison, la mode des blondes platines aux cheveux laqués, le fond teint et le maquillage et surtout le terrible ennuie de ces femmes qui ont pour distraction les commérages et le bridge, tout cela m’a fait penser à « Mad-Men », ma série préférée du moment.

Un des intérêts du roman, c’est le récit de l’écriture du livre par les bonnes elles-mêmes, c’est passionnant et cela soutient l’effet de suspens jusqu’à la fin : les bonnes noires arriveront-elles à faire comprendre ce qu’elles vivent sans avoir d’ennuis trop graves ?  L’une d’entre elles, celle qui ne peut jamais se taire, a imaginé une solution que je ne peux pas vous dévoiler mais qui est franchement bien vue.

L'écriture d'un livre dans un livre , c'est toujours quelque chose qui m'intéresse. Dans ce cas on sent que cette auteure est passée par les ateliers d'écriture, cela lui a été reproché, j'ai trouvé que c'était intéressant (mais je fréquente également ce genre d'endroit).

L’analyse des rapports entre les domestiques et les patrons est très fine et si ici, elle est particulière à cause du racisme ambiant, elle permet de réfléchir sur la nature des liens entre employeur et employé dans une même maison.

Dans la foule des détails sur la vie de province, j’ai bien aimé les ventes de charité organisées par les dames patronnesses de Jackson, pour récolter de l’argent pour les pauvres petits…

Africains !!

 

J’ai lu une critique qui parlait de « bons sentiments » à propos de ce livre, je ne suis pas d’accord, la violence est là, le plus souvent comme une menace qui fait peur à tout le monde, elle rôde dans le quartier noir. Ce livre permet de comprendre les émeutes violentes qui sont venues dix ans après.

Un seul conseil : lisez le vite et ne vous arrêtez pas au titre français !!

 

Citations :

C’est un projet qui vise à rendre obligatoire la présence de toilettes séparées à l’usage des domestiques de couleur dans toutes les maisons occupées par des blancs.


Règle numéro un pour travailler chez une blanche, Minny : ce n’est pas ton affaire. Rappelle toi une chose : ces blancs sont pas tes amis.

Règle numéro 6 : tu frappes pas ses enfants. Les Blancs aiment faire ça eux-mêmes.

  C’est depuis la nuit des temps que les Blancs empêchent les Noirs de dire ce qu’ils pensent..

 

Je n’ai encore rien avalé de la journée hormis la tisane de maman contre les sexualités déviantes.

 

Mais c’est la dichotomie affection-mépris qui m’étonne toujours. La plupart de ces femmes sont invitées au mariage des enfants, mais seulement dans leur uniforme blanc. Je savais déjà tout cela mais l’entendre de la bouche de ces Noires est comme l’entendre pour la première fois .


- Donc tu dis qu’il y a pas de limites, non plus entre une bonne et sa patronne ?3

- C’est des positions, rien de plus comme sur un échiquier. Qui travaille pour qui, c’est sans importance.

Les seins sont faits pour la chambre et pour l’allaitement. Et la dignité ça existe aussi.
  -mais enfin, Eleanor, que veux-tu qu’elle fasse ? Qu’elle les laisse à la maison ?

- Je-veux-qu’elle-les-couvre.


 On en parle ...

les lecture d'Anna 

 

Une lectrice qui a eu la chance de le lire en anglais: Nymphette



 

 

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commentaires

M
<br /> Il est dans ma PAL, normalement, je devrais le lire avant la fin de l'été...<br />
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L
<br /> <br /> moi j'ai bien aimé je crois que le film n'est pa strès bon, mais c'est si souvent le cas<br /> <br /> <br /> Luocine<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Chez nous aussi on a bien aimé<br /> <br /> En effet, le titre est sirupeux !<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Chez nous? vous êtes plusieurs à rédiger ce blog, pour le titre je suis moins en colère qu'au début car j'ai lu une i,teview de l'auteur où elle dit que le titre français lui a fait plaisir.<br /> Alors!!<br /> <br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br /> Luocine<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> J'ai bien aimé ce roman, mais si la violence est présente, elle reste quand même secondaire là où les bonnes intentions de Skeeters ainsi que l'affection d'Aibeleen ou de Minny pour les familles de<br /> leurs patronnes sont plus présentes, je pense que c'est cela que certains entendent par "bons sentiments", ce n'est pas forcément une critique...<br /> J'aimerais évoquer et faire naitre comme cette auteure des "bons sentiments" :-)<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br />  Dans ce que j'ai lu sur ce roman 'les bons sentiments" étaient utilisés comme un reproche , et c'est là que je ne suis pas d'accord. On sent toujours les sentiments sur le fil du rasoir, ça<br /> peut toujours basculer. pas seulement dans la violence. Les patronnes ont une telle méfiance vis à vis des bonnes noires que tout peut arriver.<br /> <br /> <br /> J'ai beaucoup aimé aussi<br /> <br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br /> Luocine<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> J'ai beaucoup de choses à lire mais je sais que je lirai celui là, ton billet et très bon et le sujet me touche beaucoup, si je suis sage j'attendrai la version poche mais je craquerai peut être<br /> avant<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Tu n'utilises pas les bibliothèques? moi si, mais celui là, je vais me l'acheter je crois. et surtout je vais l'offrir!<br /> <br /> <br /> il a un côté grand public et bonne conscience un petit peu agaçant mais je ne veux pas faire la fine bouche sur des livres agéables à lire<br /> <br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br /> Luocine<br /> <br /> <br /> <br />

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