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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 17:13

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http://resize.over-blog.com/100x66-c.png?http://img197.imageshack.us/img197/3459/dsc00723320x200.jpg L’humanité s’est-elle arrêtée à Auschwitz ?

Voilà la question que pose ce livre tout en essayant de faire revivre Jan Karski, héros de la résistance polonaise qui a tout fait pour prévenir les alliés de l’extermination des juifs dont il avait été le témoin. Pour lui, comme pour l’auteur Yannick Haenel, les alliés ont reçu l’information . Pour des raisons peu avouables, ils ont préféré laisser faire.

L’auteur pense même, que le procès de Nuremberg, a permis aux alliés de se donner bonne conscience face à leur propre inaction.
Le livre est construit de façon un peu surprenante. Les deux premières parties sont  une biographie  dans la troisième, l’auteur prend la liberté de romancer la vie de Jan Karski. Je ne vois pas ce que cela ajoute à la force du propos. En recherchant un blog qui parlerait autrement de ce livre (voir le lien en bas de cet article), j'ai surtout trouvé des témoignages de la polémique entre l'auteur et  Claude Lanzmann, réalisateur de Shoah

 

Citations

Propos du responsable du Bund en aout 1942:

Les Alliés gagneront la guerre dans un an, dans deux peut-être, mais cela n’apportera rien aux Juifs parce qu’ils n’existeront plus.

 

Vision de Jan Karski dans le ghetto de Varsovie:

Au milieu de la rue, deux adolescents en uniforme des jeunesses hitlériennes. Leurs cheveux blonds brillent au soleil, note Karski. Visages ronds, joues roses, ils bavardent joyeusement. D’un coup, le plus jeune sort un revolver de sa poche. Ses yeux cherchent une cible. Il a, dit Jan Karski, la « concentration  amusée d’un gamin à la foire ». Les yeux du garçon s’arrêtent sur un point qui échappe à Jan Karski. Il lève le bras, vise, on entend la détonation, suivie d’un verre brisé, et du cri d’un homme. Joie du garçon, l’autre le congratule. Puis ils continuent leur chemin.

 

Propos que Yannick Haenel prête à Jan Karski :
Le jour où j’ai entendu la phrase de Sartre ;  « Tout anticommuniste est un chien » j’ai eu envie de vomir. Je me suis demandé si, pour Sartre, et pour la bonne conscience occidentale, les insurgés de Varsovie étaient des chiens ; si mes camarades exécutés dans le forêt de Katyn étaient eux aussi des chiens…..

 

On en parle ...

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13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 11:33
http://image.evene.fr/img/livres/g/2070314316.jpg http://img197.imageshack.us/img197/3459/dsc00723320x200.jpg

Cette auteure a une place à part dans ma bibliothèque, dans une période difficile pour moi j’ai lu L’encre du poulpe, je m’y suis complètement retrouvée et ce livre m’a aidée à ressortir du noir absolu.

Depuis, je lis tout ce qu’elle écrit, à chaque fois j’ai des bons moments sans être convaincue par l’ensemble du livre.

Dans  Chanson des Mal-Aimants, j’aime bien certains  moments de vie de Laudes-Marie mais pas le roman sans que je sache bien expliquer pourquoi.

On suit la vie de cette enfant abandonnée et albinos, ses drames et aussi ses moments de bonheur.

 

Le début est superbe :

 

Ma solitude est un théâtre à ciel ouvert. La pièce a commencé voilà plus de soixante ans, en pleine nuit au coin d’une rue. Non seulement j’ignorais tout du texte, mais je suis entrée seule en scène, tous feux éteints, dans une indifférence universelle. Pas même un arbre ni un oiseau pour enjoliver le décor.

Sitôt née, j’ai été confié au hasard. Certes, ce n’est pas la plus fiable des nourrices, le hasard, mais ce n’est pas la pire. Père et mère, d’un commun désaccord en temps décalé, n’ont pas voulu de moi.

 

 Très beau passage :

 

J’aimais les mots comme des confiseries raffinées enveloppées dans du papier glacé aux couleurs chatoyantes ou du papier cristal translucide qui bruit sous les doigts quand on les déplie. Je les laissais fondre dans ma bouche, y répandre leur saveur. Mes préférés étaient les mots qu’il fallait croquer ainsi que des nougatines ou des noix grillées et caramélisées, et ceux qui dégageaient un arrière-goût amer ou acidulé. Certains mots me ravissaient, pour la troublante douceur de leur suffixe qui introduisait de l’inachevé et un sourd élan du désir dans leur sens : « flavescence, efflorescence, opalescence, rubescente, arborescence, luminescence, déhiscence … » Ils désignaient un processus en train de s’accomplir, très intimement, secrètement… et j’avais forgé un mot sur ce modèle : « amourescence ». Dans l’espoir que par magie de ce vocable neuf un peu d’amour naîtrait  dans le cœur évanoui de ma mère, et dans le mien, tout encroûté de larmes et de colère.

 

 
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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 17:50


J’ai plus d’une fois été agacée par la lecture de ce gros (trop gros ?) roman parce que l’auteur ne nous épargne vraiment rien : on apprendra tout sur sa sexualité, ses impuissances à vivre, les petits côtés de ses amis célèbres ou pas. Mais je ne l’ai pas lâché et à chaque fois que je reprenais ma lecture, j’y trouvais de l’intérêt.

Dans le quartier latin des années de l’après guerre, on suit le narrateur, il y  arrive à 16 ans "quand il est né" nous dit-il, il raconte son adolescence. (Aujourd’hui l’adolescence commence à 13 ans, à 18 ans on est "jeune-adulte" !)

Il a connu ou croisé tous ceux qu’il fallait connaître et le titre de son livre de  souvenirs est un hommage au roman de Boris Vian L’écume des jours.

On suit, pas à pas, son initiation à la sexualité, à la littérature,  son passage au monde adulte, le rejet de la province, surtout de la banlieue et de sa famille.
L’auteur sait recréer l’ambiance des années de l’existentialisme et on est pris dans un véritable tourbillon. Il a souvent un humour très corrosif qui est à l’image de cette époque.

IL y a dans ce roman beaucoup de petits textes merveilleux. La description de la gare Montparnasse et ses différences avec la gare de Lyon est un bon moment de lecture


Je pense que, pour tous ceux qui se souviennent de ces années-là, ce livre doit faire du bien.  Vu de la province, ces gens célèbres : Gréco, Sartre, Vian devaient faire rêver, de près ils sont beaucoup moins séduisants et pourtant ils ont apporté un souffle de liberté parmi les intellectuels.
Il y a un personnage que je trouve intrigant et intéressant : Honoré, le narrateur et lui se rencontrent dans le train du retour vers la banlieue et sa famille, il lui donne de bons conseils de lecture, j’aurais aimé en savoir plus sur celui qui lui dit:


« La provocation n’est pas forcément créatrice, murmure Honoré. Je crains que nous n’entrions dans l’ère de l’imposture
 

 

Citations


Je ne retrouve rien de mon violon, ni de son âme de bois, ni de son corps pas si verni que ça.

 

Se tenir comme Ilfo ?

Qui était donc ce type mystérieux qui s’appelait Ilfo et qu’il fallait prendre en exemple ? C’était comment se tenir, se tenir comme Ilfo ? Qui se tenait comme Ilfo ? Les adultes forcément. Quand je comprends enfin qu’il faut se tenir comme il faut, la question reste pendante. C’est quoi comme il faut, c’était pour ma mère se tenir à l’épicentre de tout ce qu’il ne fallait pas faire. À l’épicentre de toutes ses peurs.

 

Parmi les lectures édifiantes auxquelles j’avais accès, on trouvait des histoires comme celle du pauvre garçon contraint pas son père, un horrible communiste, de rapporter une hostie à la maison où ledit père la poignarde avec un couteau de cuisine. Et l’hostie de se mettre à saigner !

 

Être ami avec Vian, ce n’est pas être l’ami de Vian.

la nuance est d’importance.
Qui est le vrai Vian ? Je n’ai toujours pas la réponse.

Avec des parrains aussi prestigieux qu'Aragon et Eluard, les idées communistes sont plutôt en vogue à Saint-Germain mais qui pourraient dire qu'elles sont celles de Vian qui affiche une méfiance notoire à l'encode tous les dogmes, qu'ils soient religieux ou politique? Ça me plait, ça rejoint ce rejet de cette religion et de ce Dieu qu'on a vainement tenté de me refiler



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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 09:50


J’ai recommandé ce livre à notre club de lecture à la suite d’excellentes critiques sur les blogs . Je suis moins enthousiaste, peut être que j’attendais trop. Mais il y a un charme à ce livre et comme toutes les lectrices de Proust j’aime bien la façon dont la famille s’empare de cet auteur pour fuir un quotidien douloureux.

Ce n’est pas très réaliste de mobiliser tout un village autour de la « Recherche du temps perdu » mais ça va bien dans l’histoire, on y croirait presque.

Il y a un peu trop de bons sentiments et …  ça ne fait pas forcément de la bonne littérature.

Pour résumer c’est un livre gentil.

 

Citation:


Jusqu’au poissonnier qui, agacé, dans un furieux pied de nez, inscrit sur son ardoise : « A la recherche du thon perdu : 17 francs le kilo »

On en parle...

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28 novembre 2009 6 28 /11 /novembre /2009 16:20
Dans un roman très court, le narrateur raconte sa rencontre avec une femme qu'il a aimée . Ils n'ont pas construit leur vie ensemble . Sa mort l'oblige à prendre conscience qu'il l'aimait et toute la place qu'elle prenait dans sa vie. J'ai été touchée par son émotion : on aimerait se savoir l'Ava de quelqu'un.

Citations

C'étaient les années quatre-vingt, "les années fric" comme on a décidé de s'en souvenir aujourd'hui. Un racheteur d'entreprise à tête de clébard, un présient qui sentait le renard, une génération qui se prétendait "morale" pour mieux cacher sa vilenie.

Restent les facilités que nous nous sommes accordées pendant toutes ces années, Ava et moi. De nous être quittés, nous nous sommes toujours retrouvés. J'aimerais n'avoir aucun doute sur la question : nous remarcherons ensemble dans les rues du temps.

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 17:11



Je comprends bien pourquoi ce livre a été proposé au club de lecture : beaucoup d'entre nous sommes des grand-mères.
J'adore être grand-mère et je raconte (trop sans-doute) les bons mots de mes petits enfants, mais de là à en faire un livre ... bref je vais bien vite oublier ce livre sans grand intérêt.

Citation
Les pleurs d'un nourrisson ne ressemblent à aucune sorte de pleurs. Ils défient la raison par leur disproportion.
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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 11:30



Il y a vraiment de très bons moments dans ce livre.
On est pris par la description des deux personnages : Annette,  femme du nord de la France que la vie n’a pas beaucoup épargnée et Paul, paysan  qui vit dans une ferme du Cantal, entouré de deux oncles et d’une sœur qui aura bien du mal à faire de la place à l’intruse.

La description du monde paysan m’a fait penser au film de Raymond Depardon « profil paysans : le quotidien, et la Vie moderne.

Autant les personnages sont bien décrits autant l’histoire est juste esquissée, c’est un peu dommage.

La langue est étonnante souvent plaisante, le vocabulaire est parfois très (trop ?) recherché.


Citations:


Exemples de mots qui m’ont étonnée :


À l’automne, toute honte bue, ils vinrent à résipiscence ( ?) devant des confitures de fruits rouges.  

Nicole brodait avec gourmandise sur telle ou telle gourle ( ?) notoire.

 

 

Belle phrase:


. des vieux garçons il est vrai pour la plupart ensauvagés de solitude et de boisson, après la mort des parents.

 

Le roman débute par une très belle évocation de la nuit à la campagne :

 

La nuit de Fridière ne tombait pas, elle montait à l’assaut, elle prenait les maisons les bêtes et les gens, elle suintait de partout à la fois, s’insinuait, noyait d’encre les contours des choses, des corps, avalait les arbres, les pierres, effaçait les chemins, gommait, broyait.


 On en parle

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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 17:50



« Le dernier des justes » est certainement un des livres qui m’a le plus marqué. Je ne l’ai pas relu depuis longtemps, mais je ne l’ai pas non plus oublié.
On retrouve dans ce livre posthume toute les douleurs des juifs polonais. Mais on y lit aussi celle du survivant qui « porte le deuil de tout un peuple ».

J’apprécie beaucoup le style d’André Schwarz-Bart. Et même si ce livre n’est pas complètement  abouti on y retrouve la saveur des villes juives-polonaises d’avant, le poids de la religion et des contes et l’horreur  absolue quand l’Allemagne nazie  s’abat sur la Pologne. On sent que les mots ne lui suffisent plus.

En lisant ce livre on sent  l l'émotion de l'écrivain, il sait nous la faire partager : "Est-ce que ça sert à quelque chose de raconter l'horreur absolue?".


 

Citations :

Elle savait aussi que la vie est un éternellement recommencement, ce pourquoi tous les nouveau-nés portaient un pli à la lèvre inférieure : ce pli léger était la trace du doigt que l’Ange posait sur la bouche de tous les enfants du monde, afin d’effacer le souvenir de leur vie antérieure.

 

Il pensa aux montagnes de chair partie en fumée et il crut que sa respiration s’arrêtait. Il se planta devant le miroir et dit ; « Que fais-tu là, ta place n’est pas ici, tu sais bien où est ta place. Elle est avec les tiens ; tu es un juif mort. »

 

La seule simplicité de l’Holocauste était celle-ci ; les juifs étaient morts pour rien, strictement pour rien, une bouffée délirante dans le cerveau d’un homme quelconque, Adolf Hitler… C’était l’impression fondamentale qu’il conservait de cette époque ; les gens mouraient sans comprendre terrassés par l’absurde.

 

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1 novembre 2009 7 01 /11 /novembre /2009 15:00


 


 

 

 

L’auteur présente son livre comme une fable. Fable, autour du destin de trois femmes, violées ou soumises à des hommes pervers ou violents.
  Cette fable se passe dans une Amérique latine imaginaire, avec des dictateurs imaginaires.

Ce livre  est un coup de cœur dans de nombreux blogs de lectrices et  le sera sans doute à mon club de lecture jeudi prochain. Je suis plus réservée, le côté fable a fait que je ne suis rentrée qu’à moitié dans le roman, j’ai bien aimé mais je suis loin de partager l’enthousiasme que je lis sur d’autres blogs. Je n’ai pas trouvé dans l’écriture la force poétique de  Le Cœur Cousu de Carole Martinez , qui raconte aussi le destin tragique des femmes bafouées par la vie trop dure et la violence des hommes.

On en parle

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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 18:52



Au programme du club de lecture, ce livre se lit facilement. Un père a voulu se donner une stature de héros aux  yeux de sa fille. L’écrivain chargé de raconter sa vie, n’a pas su faire parler son propre  père qui était lui, un véritable héros de la résistance.

L’intérêt du roman, vient de cette rencontre et du tête à tête entre ce vieil homme digne mais qui a construit sa vie sur un énorme mensonge  et le journaliste écrivain qui sent ce mensonge.

Je n’ai vraiment pas été passionnée.

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