Comme les lycéens de 2009, j'avais beaucoup apprécié «le club des incorrigibles optimistes», j'ai donc pris, sans hésiter, celui-ci
dans les rayons de ma bibliothèque.
On retrouve la même énergie pour traverser les époques et le personnages.
Cela me fait un peu penser à la façon dont aujourd'hui on «zappe» d'un sujet à l'autre à travers les média interactifs.
En roman , cela permet d'écrire 535 pages là où les romanciers, il y a une cinquante d'années, écrivaient une dizaine de tomes.
Les Duhamel et autre Martin du Gard appartiennent donc à un monde de la lenteur bien révolu, et j'apprécie assez qu'on suggère les événements plus qu'on ne me les racontent en détail.
J'ai donc galopé à travers le 20° siècle en suivant la vie de Joseph Caplan médecin juif d'origine pragoise
qui adore le tango..
J ai appris à connaître Gardel et depuis j'écoute Volver …
On traverse la shoa , la deuxième guerre mondiale en Algérie, le communisme à Prague, les purges
communistes, la vie en Tchécoslovaquie dans le régime communiste et puis cet amour romancé du « Che G. » et le désenchantement.
Que de vies brisées par le communisme!
J 'ai quelques réserves pour ce deuxième roman à force d'aller trop vite les personnages sont un peu transparents et on a parfois du mal à comprendre leurs motivations.
Et puis, j'ai toujours une réserve au mélange Histoire avec roman ou même ici romance.
Ces réserves ne m'ont pas empéchée de passer un très bon moment et mes récents
différents périples train et RER ont été rythmés par la plume alerte de Jean-Michel Guenassia
écouter Volver par Gardel
Citations :
Les problèmes de la vie:
On peut classer les problèmes insolubles de la vie dans deux cercueils , ceux qu'on cache dans un
coin obscur où on arrive à les oublier , ils finissent par ne plus vous embarrasser , abcès dormant peut-être étouffés (peut-être pas) , et ceux qui vous écorchent comme des hameçons , vous
continuez à saigner sans vous en rendre compte et ce sont les pires car on s'habitue à vivre avec la souffrance .
Réflexion sur l'Histoire:
Il y a deux façons d'écrire l'Histoire : dans l'action , au moment où elle s'accomplit, ou à tête reposée, longtemps
plus tard , avec le recul du temps , quand les passions sont apaisées . Le point de vue est alors si différent qu'on se demande comment ces faits ont pu avoir lieu , on a du mal à comprendre
les acteurs , leurs motivations, leur inconscience.
une observation avec laquelle je suis d'accord:
Ce sont souvent les personnes les plus tristes qui ont les plus beaux sourires.
les souvenirs douloureux:
Elle se disait qu'avec les années il finirait par cicatriser, ses blessures s'estomperaient , mais plus il parlait .
Moins il guérissait . Elle s'était rendu compte qu'il y prenait du plaisir, plus fort que la tristesse et l'amertume.
On en parle .....
Chez Kitty la mouette " Page après page"